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Histoire et patrimoine 

ENTREVERNES AU FIL DU TEMPS

ENTREVERNES, de INTERVENOE, à l'origine du nom des aulnes (ou vernes), qui garnissent les taillis de cette commune.Entrevernes comptait 2 paroisses : DUINGT, de l'église au bas du village, et LATHUILE. En cas de décès, les défunts étaient portés à dos d'homme à LATHUILE, sur une civière. Il existe d'ailleurs toujours "la pierre aux morts" qui permettait aux porteurs de se reposer. L'église, qui date du XVIIIème siècle, comporte sur sa façade, 2 pierres sculptées provenant d'une chapelle, près de l'actuel presbytère, cette chapelle érigée le 16 août 1464, reçut la visite de l'évêque CLAUDIOPOLIS en 1658. L'église a été érigée en 1717 et agrandie en 1826. Le village était plus important qu'aujourd'hui (plus de 400 habitants) du fait de l'exploitation de la Mine de lignite, découverte en 1794, suite à un éboulement. Le charbon était acheminé par traineau à cheval jusqu'à LATHUILE, puis acheminé jusqu'à ANNECY par barque. Plus tard fût creusé un travers-banc qui aboutissait au filon, le charbon fût alors évacué par téléphérique jusqu'à SAURY. A cette époque le village vivait pratiquement en autarcie : chaque famille possédait un cheval ou un mulet, quelque fois une paire de bœufs de labour, quelques vaches dont le lait était porté à la fruitière pour fabrication du beurre et de la tomme. Les gens cultivaient la moisson: blé que l'on portait au moulin et d'où l'on ramenait la farine pour la fabrication du pain, de l'avoine pour les chevaux, du seigle et de l'orge pour les animaux. Le seigle était battu au fléau pour ne pas casser la paille qui servait à attacher la vigne. Chaque famille en possédait un lopin à ANGON (TALLOIRES). La paille était utilisée pour fabriquer les liens destinés à attacher les fagots de foin.Sans oublier la basse-cour : des poules pour les œufs, plus rarement des canards. Il faut ajouter des lapins qui changeaient de la viande de cochon au saloir. Pour ce qui était du reste, il y avait une petite épicerie qui faisait : tabac, dépôt de gaz, téléphone public et bistrot, pour que les anciens puissent "taper le carton" à la sortie de la messe. Les courses plus importantes se faisaient à ANNECY, le mardi surtout, jour de marché (acheminement par car, bateau ou char à banc).Le débardage se faisait avec les chevaux, le bois de chauffage avec des traîneaux. Le seul moyen de chauffage était un fourneau dans la cuisine, qui chauffait toute la maison (pas de question de fioul).Les gens étaient très actifs mais prenaient le temps de s'arrêter pour une petite causette. L'entraide était de rigueur pour certains travaux : les labours (2 chevaux), la batteuse (nombreux personnels), les vendanges. On faisait le tour du lac avec un char, et au retour on descendait à DUINGT avec un cheval pour assurer la "remonte" de l'énorme cuve et son contenu. Les fruits étaient tous cueillis : pomme et poires pour la confiture et le cidre, prunes, cerises …. (dommage pour les maraudeurs !)L'hiver, il y avait souvent les veillées chez les uns et les autres. Les hommes entretenaient les outils, confectionnaient des paniers, vérifiaient l'état du petit matériel, des harnais des chevaux.A une époque, l'école comportait 2 classes, une pour les garçons, à l'emplacement de l'actuelle salle polyvalente, l'autre pour les filles, à l'emplacement de l'actuelle salle de Conseil. Le fait le plus marquant et le plus dramatique fût l'incendie qui ravagea tout le Bourgeal le 13 juillet 1868. Une croix a été érigée pour commémorer l’événement, en remplacement de l'ancienne, victime de l'incendie. Une inscription latine rappelle l’événement:

 

SALUTI FERUM HOC SEIGNUMUN LOCUM PRIORISUNA CUM VICODURIS FLAMMISXIII KAL JULIASAN MDCCCLXVIII COMBUSTIUT AB CURI INCENDIIPERUOLO NOVAELIBERANTUR STRUCTURAESUFFICIE BATURAN MDCCSLXIX

 

Traduction : Cette croix, signe de notre statut, fût érigée en l'an 1869, à la place de la précédente qui fût la proie des flammes en même temps que le village, le 13 juillet 1868.Elle a été érigée afin que les nouvelles demeures soient préservées désormais de tout danger d'incendie.

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André BORNAND

(Entrevernains)

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